Emma, Jardin du FRAC Centre, 2011-2012


Pour ce projet,  j'ai travaillé à partir de la dimension "infinie'' du paysage qui fait appel aux vues satellites de celui-ci : les villes sont d'une géométrie incroyable,  uniquement représentées par des carrés et des lignes. Cela m'a évoqué des composants électroniques. L'humain a une perception de l'organisation architecturale très géométrique. Cela peut presque être inquiétant. C'est pour symboliser cette ''droiture de l'esprit'' que j'ai décidé de faire une simulation de ville avec de réels composants électroniques. Tout d'abord pas des essais photographiques puis par des croquis fictifs ou en reprenant des lieux inhabités, comme si la technologie les menaçaient. En dessinant par dessus le paysage en vue satellite, j'essayais de reproduire l'apparence de ces composants tout en inventant d'autres formes géométriques qui s'en rapprochent. De plus, je trouvais que l'idée d'introduire une représentation du paysage dans le jardin était  intéressante à exploiter. Cela créerait un paradoxe. J'ai pu remarquer par la suite que certains artistes avaient eux aussi constater cette ressemblance entre technologie et architecture (Franco Recchia,  Hubert Blanz, Andreas Gursky, le projet Digital City de Miguel Chevalier, Steven Rodrig...) Après mon travail de croquis, je me suis rendue compte que,  au delà du sens, le rendu était esthétique. Les motifs noirs font ressortir les couleurs de fond et créent des contrastes intéressant. Ensuite, j'ai décidé d'appliquer à la main mes motifs à la vue satellite du FRAC puis ai ajouté les ''Turbulences'' de Jakob+Macfarlane qui sera bientôt réalisée, ajoutant une dimension futuriste. C'est comme si le nouveau lieu que j'avais créé anticipait les œuvres à venir. Ensuite, j'ai replacé ce même ''jardin'' à l'endroit où se trouve en réalité le jardin dans la vue satellite. Par ailleurs, mon parti-pris évoque les vues satellites exploitées dans l'armée de l'air et font le lien avec le passé militaire et la rigueur architecturale des subsistances. J'aimais aussi le fait que, une fois mon jardin réalisé il serait intéressant de le voir par satellite. Ce jardin pourrait donc être visité de chez soi, partout dans le monde. Le concept de présentation est donc original et crée une sorte d'anamorphose ou de fractale : on apercevrait par vue satellite la vue satellite qui est représenté dans le jardin et  ce dernier contiendrait d'ailleurs sa propre vue satellite à l'endroit où il est placé...

Emma, Lycée Descartes, Tours (37), 2011-2012 (Ens. C. Scheele)

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